Rencontre avec le CILSS (COMITE PERMANENT INTER-ETATS DE LUTTRE CONTRE LA SECHERESSSE DANS LE SAHEL) à la date du 26 juin 2015 à Ouagadougou au Burkina Faso
Le personnel de la Fondation Jean Paul II pour le Sahel conformément à la tradition de la maison, organise chaque année une journée de sortie de détente dans un lieu choisi en fonction de son cadre et des opportunités que cela peut offrir en matière de convivialité. Cette année, nous avons fait le choix d’une journée repartie en deux étapes : Une première étape faite de découverte d’une structure et une seconde étape pour la détente.
Au regard de la spécificité de notre structure qui travaille pour accompagner les communautés humaines vivant dans les pays du Sahel, nous avons alors choisi d’aller à la rencontre d’une organisation dénommée Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS).
Cette organisation a été créée en 1973 suite à la grande sécheresse qu’a connue la zone sahélienne afin de « mutualiser » les efforts des États membres face à la situation généralisée de cette sécheresse. Elle regroupe actuellement treize(13) États : le Bénin, le Burkina Faso, le Cap Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie, la Guinée, la Guinée Bissau, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Tchad et le Togo. Ces États ont un mandat qu’ils ont confié à cette structure : assurer la sécurité alimentaire des populations en conduisant des actions de gestion des ressources naturelles avec l’eau comme fondement.
Le CILSS dans le but de répondre à la mission qui lui a été assignée développe les thématiques suivantes : les sciences du climat, l’adaptation, l’atténuation, la gouvernance climatique et la gestion de l’eau. Vu les thèmes qui y sont ainsi développés, cela apparait comme une opportunité pour la Fondation Jean Paul II qui intervient dans la même zone que le CILSS, de pouvoir bénéficier de son expérience et plus particulièrement des résultats de ses recherches en matière de gestion de notre environnement commun en vue de développer et de promouvoir de nouvelles approches ou pratiques. Le rêve du CILSS c’est un « Sahel Vert ». D’où une structuration en deux modes essentiels : l’Institut du Sahel (INSAH) à Bamako pour la recherche Et le Centre régional AGRHYMET à Niamey sur le changement climatique
Un des défis du CILSS est actuellement focalisé sur la situation de la jeunesse : trouver un nouveau paradigme pour l’homme du Sahel afin de lutter efficacement contre l’émigration et la cooptation par la secte islamiste Boko haram. Pour le Secrétaire Exécutif du CILSS, toutes les souffrances actuelles de nos populations viennent de la mal gouvernance structurelle, économique et environnementale. D’où la nécessité de créer des plateformes de bonnes pratiques qui permettent un meilleur contrôle des actions du CILSS et qui peuvent être reversées dans les Etats en termes d’obligations pour une meilleure gestion de notre environnement et de nos modes de vie dans nos milieux respectifs.
Quelles sont les pistes de collaboration que la Fondation Jean Paul II pourrait développer avec le CILSS ? Etant deux structures qui interviennent dans la même zone avec des modes différents, des possibilités de collaboration existent.
Si la Fondation Jean Paul II pour le Sahel n’élabore pas et ne met pas en œuvre les projets qu’elle finance, le CILSS conçoit, met en œuvre, évalue et innove en matière de développement pour réussir une bonne agriculture et une meilleure gestion de notre environnement grâce aux résultats de ses recherches. Il y a alors des innovations en matière d‘accompagnement des populations. Aujourd’hui les populations du Sahel sont plus que jamais menacées à cause des changements climatiques. Comment vont-elles survivre ? C’est ainsi que s’est développé le concept de la résilience qui se définit comme suit : « la capacité des ménages, familles, communautés et systèmes vulnérables à faire face à l’incertitude et au risque de choc, à résister au choc, à répondre efficacement, à récupérer et à s’adapter de manière durable ». Cela ayant alors pour objectif de rompre avec le cycle des crises alimentaires chroniques et aiguës. C’est là que le CILSS peut nous aider à adopter des critères d’analyse des projets pour les rendre plus en conformité avec la situation actuelle par le biais de la recherche afin de donner des réponses adaptées à la problématique de la sécurité alimentaire dans le Sahel. De plus le CILSS semble une institution qui peut jouer un rôle dans le développement de la Fondation Jean Paul II sur les aspects suivants :
-Faire des passerelles avec d’autres institutions ;
-Développer la coopération avec la société civile pour influencer sur la prise de décisions plus justes pour nos populations (rôle de plaidoyer) ;
-Apporter son concours dans les mécanismes de gestion de l’espace (world maping ) ;
– Développer et promouvoir l’énergie solaire ;
– Intégrer le Système d’Alerte Précoce (SAP) qui est une source d’informations pour une meilleure gestion des crises alimentaires en les anticipant ou en les atténuant ;
– Prendre en compte la question du cadre stratégique de politique agricole des pays du Sahel dans les projets pour éviter d’être en déphasage ;
– Et enfin des invitations seront envoyées à la Fondation Jean Paul II pour le Sahel pour participer aux ateliers de vulgarisation des résultats des recherches.
Voici en filigrane ce que le personnel a pu appréhender de la rencontre au niveau du CILSS. Cette rencontre a été facilitée par Monsieur Issa Martin BIKIENGA qui est l’expert du Burkina Faso dans le cadre du comité d’analyse des projets de la Fondation Jean Paul II pour le Sahel.
Nous tenons à exprimer toute notre gratitude au Secrétaire Exécutif du CILSS et à son équipe pour la disponibilité et pour la volonté manifeste de collaboration exprimée entre les deux structures.
Abbé Prosper