Il existe beaucoup de détresse et de souffrances dues au phénomène de l’addiction dans les familles sahéliennes. Mais elles sont de celles dont on ne parle pas, qu’on ne nomme pas. Les mères pleurent en cachette sur le sort du fils qui se drogue, fume trop, ou est alcoolique. Ces personnes en situation d’addiction sont considérées comme des enfants perdus, les familles se battant comme elles peuvent jusqu’à ne plus pouvoir. L’État est ici comme souvent absent, ne propose rien pour répondre à cette pathologie qu’est l’addiction. Nous vous invitons à aller à Gouyalé dans le Sourou visiter le centre diocésain de sensibilisation et de réhabilitation des jeunes en situation d’addiction.
2016/GR/112-49/C0/E Appui à la production piscicole pour les pensionnaires du centre pour personnes en situation d’addiction à l’alcool, au tabac et à la drogue
C’est un projet de 2016 présenté par le diocèse de Dédougou, visité le 01/02 /2019 par M Henri Prosper KY responsable du suivi des projets et de l’action promotionnelle de la Fondation Jean Paul II pour le Sahel, accompagné de M. Kahoun Vincent et Maximin Somda du, Secrétaire Exécutif diocésain de l’OCADES Dédougou.
Montant accordé : 85 278 346 149 FCFA soit 130 006 € en subvention.
Protocole : NO /2017/CTM/SP du de la Conférence Épiscopale Italienne.
Référence CEI : 387/2017
Responsable du projet : Abbé Jacques. Y. Zerbo
Situation du projet
Le village de Gouyalé est à 15km à l’ouest de Kiembara chef-lieu de département de la province du Sourou, dans la région de la Boucle du Mouhoun. C’est un petit village de moins de 5000 habitants assez éloigné des centres urbains, difficile d’accès.
Problématique locale particulière à résoudre :
Le projet à proprement dit ne cherche pas à résoudre une problématique locale. La question de l’addiction n’est pas une spécificité régionale. Car elle est « une dépendance, ou une conduite qui repose sur une envie répétée et irrépressible de faire ou de consommer quelque chose en dépit de la motivation et des efforts du sujet pour s’y soustraire. » La lutte contre l’addiction et les soins à apporter aux personnes en situation d’addiction n’est pas prise en compte par les gouvernements des pays sahéliens, l’ouverture du centre de Gouyalé doit être la première expérience au Sahel. De ce fait les pensionnaires du centre viennent de tout le pays et des pays voisins. Il a déjà accueilli un sénégalais et deux maliens. Lors de notre passage il y avait six garçons et une fille venant de Ouagadougou au nombre de 3, de Bobo-Dioulasso 1, de Kera 1, de Bangassogo 1, de Dolgou 1
Dans le processus de sévrage les personnes sont retirés de leur milieu et placés en campagne, le centre est au bord du barrage, et dans un village reculé il y a peu d’occasions de tentation sauf pour la biere de mil locale et le tabac. Dans un environnement calme par le travail et la vie en groupe et aidés par l’accompagnement spirituel de l’Abbé Jacques Zerbo, les pensionnaoires essaient de reprendre pied de se faire confiance et de lutter pour abandonner leur dépendance. Les addictions sont des pathologies cérébrales définies par une dépendance à une substance ou une activité, avec des conséquences délétères
Le projet vise à récupérer les personnes en situation d’addiction au tabac à l’alcool et à la drogue Il doit permettre de réduire le nombre de maladies et de décès liées à la consommation du tabac de l’alcool et de la drogue.
Il devra réaliser :
Des infrastructures de production piscicole
Une digue
6 bassins
Un bassin de lagunage
Un système d’adduction d’eau
Forage
Pompe solaire
Plaques solaires
Batteries et autres équipements solaires
Bénéficiaires
Depuis 4 ans que le centre existe, il a accueilli 54 personnes dont deux maliens de Bamako et Ségou, un sénégalais qui a repris ses études à Abidjan. Un agent des Eaux et Forêts y a séjourné et a repris son travail au Burkina, un des maliens travaille avec les chinois. Il faut une sobriété de 5 ans au moins pour que l’on puisse dire que la personne a abandonné et a vaincu son addiction
Écarts entre résultats attendus et résultats atteints
La question de l’eau est toujours la plus grande préoccupation parce qu’après deux tentatives il n’y a pas de forage à haut débit. On ne peut pas élever des poissons sans eau, c’est la ressource première, le milieu de vie des poissons. La question de l’oxygénation de l’eau est aussi un problème vu le faible débit de l’eau qui rentre dans les bassins. Un canal d’évacuation des eaux de pluies pour protéger les bassins.
La stabilisation des fonds des bassins avec de l’argile nécessaire pour la nidation des poissons pour que l’eau ne s’infiltre pas trop vite.
Un système de protection contre les caïmans qui sortent du barrage
Observation
Le projet est réalisé mais de nombreuses difficultés subsistent concernant l’étanchéité des bassins qui n’a pas pu être résolue, de même que la sécurité des bassins qui n’a pas été envisagée avec les eaux de ruissellement qui coulent vers le barrage. Autre difficulté c’est la présence des caïmans dans le barrage qui viennent manger les poissons