Introduction
Au titre des activités de suivi des projets sur le terrain, le service suivi des projets et de l’action promotionnelle (SPAP) de la Fondation Jean Paul II pour le Sahel a visité au mois de Mai 2016 des projets financés dans les diocèses de Fada N’gourma, Koupéla, Manga et Ouagadougou au Burkina Faso.
Première d’une série de visites devant concerner d’autres diocèses du Burkina Faso et d’ailleurs, la mission a permis de visiter au total 15 projets financés avec l’appui de la Conférence Episcopale Italienne (CEI) dans les quatre diocèses susmentionnés : 05 à Koupéla ,01 à Fada N’gourma, 07 à Manga et 02 à Ouagadougou.
Nous vous invitons à aller à la découverte d’un projet financé dans le diocèse de Koupéla au Burkina Faso.
Porté par la Fondation Jean Paul II pour le Sahel, avec l’appui financier de la Conférence Episcopale Italienne (CEI), le projet de soutien au développement du maraîchage au profit de trois groupements féminins a contribué à améliorer les conditions de vie des populations des localités de Nigui, Naryaoghin et Lilougou en leur ouvrant désormais la voie vers une vie meilleure, une vie avec un accès à la sécurité alimentaire et à des revenus adéquats.

Titre du projet : Soutien au développement du maraîchage au profit de trois (03) groupements féminins.
Référence du projet : 2013/PR/104-12/A1/E
Montant du financement : 4.182.381 FCFA soit 6376 Euros en subvention
Lieu : villages de Naryaoghin, Nigui et Lilougou.
Région : Centre-Est
Pays : Burkina Faso
Date de la mise en œuvre du projet : Décembre 2015
Contact du référent du projet : Ocades-Caritas Koupéla/Burkina Faso BP : 04 Koupéla/Burkina Faso
Contexte de l’action :
-Lieu : villages de Naryaoghin, Nigui et Lilougou.
-Public concerné : populations des trois villages soit près de 10.000 personnes
-Problématique locale particulière à résoudre :
Les trois villages cibles du projet sont des zones rurales pauvres caractérisées par une agriculture de subsistance à faible rendement dû à la pauvreté des sols, au manque d’équipements, à la difficulté d’accès aux intrants et à la mauvaise répartition spatio-temporelle de la pluviométrie.
Face à cette situation et dans le souci de trouver des stratégies à même de renforcer leur résilience face aux phénomènes de l’insécurité alimentaire et de la pauvreté, les groupements cibles du projet ont fait l’option de la culture de contre-saison.
Cependant, dans la mise en œuvre de cette initiative les promoteurs étaient confrontés à un ensemble de problèmes à savoir : – la non sécurisation des cultures par une clôture en grillage ;
– L’absence de points d’eau dans certaines localités ;
– Le manque d’équipements adéquats pour la production ;
– La difficulté d’accès aux intrants de production ;
– L’absence de compétences en techniques de maraîchage, de séchage et conservation des produits.
C’est donc pour accompagner les trois groupements à la recherche de solutions aux problèmes ci-dessus mentionnés que l’Ocades Koupéla a sollicité l’appui de la Fondation Jean Paul II pour le sahel à travers le présent projet.
-Comment le besoin a-t-il été identifié ?
Durant des années, l’Eglise catholique au Burkina Faso s’est engagée dans diverses activités de développement pour appuyer les efforts de l’Etat pour le bien-être des populations. L’Eglise dans ses actions a prioritairement ciblé des secteurs comme l’éducation, la santé, l’approvisionnement en eau potable et l’Agriculture entre autres.
A la suite d’une évaluation réalisée à l’échelle de l’Archidiocèse de Koupéla, la lutte contre l’insécurité alimentaire et l’extrême pauvreté des ménages a été identifiée par les communautés elles-mêmes comme étant des domaines d’intervention prioritaires.
Objectifs initiaux du projet :
Objectif Global : Améliorer la sécurité alimentaire et le niveau des revenus des groupements féminins Song-Taaba du village de Naryaoghin, Nong-Taaba du village de Nigui et Wend-Lamita de Lillougou.
Objectifs spécifiques
-Sécuriser les périmètres maraichers des groupements féminins Nong-Taaba de Nigui et Wend – Lamita de Lillougou ;
-Augmenter la disponibilité de l’eau de production sur le site du groupement Song-Taaba de Naryaoghin ;
-Doter les trois (03) groupements d’équipements et matériels, ainsi qu’en intrants de production maraîchère ;
-Et renforcer les capacités techniques de production, de conservation et de séchage des trois(03) groupements.
Rappel des résultats attendus
– Les périmètres maraîchers des groupements Nong-Taaba et Wend- La mita sont sécurisés par des clôtures en grillage ;
-La disponibilité d’eau de production sur le site du groupement Song-Taaba est augmentée ;
– Les trois (03) groupements sont dotés en équipements et matériels ainsi qu’en intrants de production.
– Et les capacités techniques de production, de conservation et de séchage sont renforcées
Niveau de réalisation et résultats atteints
Comme nous avions pu constater de visu sur le terrain toutes les activités prévues au titre du projet ont été réalisées au niveau des 03 sites d’exécution.
Au titre des activités réalisées, on note la tenue des rencontres préparatoires ; l’achat des équipements, semences et intrants ; la formation des bénéficiaires en techniques modernes de maraîchage et la réalisation des puits à grand diamètre.
Elaboré dans un contexte de pauvreté et d’insécurité alimentaire les résultats du projet apparaissent globalement satisfaisants. Cela, en matière de taux de réalisation et surtout en termes d’amélioration du cadre et des conditions de vie des bénéficiaires.
Le projet a permis de sécuriser les sites de production, de rendre disponible l’eau pour la production, et de mettre à la disposition des bénéficiaires les intrants indispensables.
Ces investissements ont permis non seulement d’offrir un cadre adéquat de production, mais aussi d’améliorer les rendements agricoles et par un effet de levier d’accroître les revenus tirés de l’activité.
Le projet a, par ailleurs contribué au renforcement des compétences des bénéficiaires à travers la formation en techniques modernes de maraîchage.
En somme, un projet structurant qui a permis de créer les conditions d’une meilleure pratique des activités de production et de jeter les bases d’une véritable politique d’auto prise en charge.
C’est le site de Nigui dans la commune rurale de Kando dans la province du Kouritenga que la mission a visité.
Déportés sur les lieux, nous avons pu apprécier le périmètre maraîcher entretenu par le groupement villageois féminin « Nong Taaba » dirigé par Madame Ouédraogo et dont le but premier est de permettre aux populations de consommer des produits à la fois diversifiés et de qualité.
Etendu sur une superficie d’un demi hectare , ce jardin est une véritable « mine d’or » pour la quarantaine (44) de femmes qui y travaillent. Ces dernières sont pour la plupart des femmes au foyer qui ont des enfants à leur charge.
Dans le jardin sont cultivées plusieurs spéculations telles que l’oignon, la tomate, le chou, la laitue, le gombo. Bref, tous les ingrédients nutritifs de qualité y sont représentés. Les femmes garantissent ainsi leur bien être et partant celui de la famille vu qu’elles peuvent avoir chacune près de 80.000 FCFA par campagne.
La présidente du groupement, porte parole des femmes du périmètre de Nigui, a expliqué qu’avant l’arrivée du projet, elles n’avaient pas d’activités génératrices de revenus et la plupart d’entre elles avaient un problème d’alimentation et leurs céréales étaient troquées aux aliments. Mais ,aujourd’hui, précise-t-elle, la sécurité alimentaire est garantie.
Grace au projet poursuit-elle, les femmes arrivent à faire face aux charges familiales et avoir de quoi payer les frais de santé, de scolarité et les fournitures scolaires de leurs progénitures.
Des difficultés , il n’en manque pas. Pour la présidente du groupement, elles sont essentiellement liées à l’écoulement des produits du fait du manque d’infrastructures routières , au tarissement précoce de la mare, comme ce fut le cas cette campagne , et à l’éloignement du forage par rapport au jardin.

Quelques photos d’illustration des réalisations